beouf le blog: décembre 2005

samedi, décembre 31, 2005

Bon, là je me lève.
C'est un peu tard, je sais. - En fait je suis déjà levé. J'ai pris une douche en sortant du lit, une vraie douche dans un bac à douche avec de l'eau chaude et de l'eau froide pour faire de l'eau tiède.
Et puis je me suis rasé aussi.
Je pense que je vais vider le lave-vaisselle. Par exemple ça se serait une idée, ce serait même une bonne idée.
Quand je vide le lave-vaisselle je pense à rien d'autre qu'à vider le lave-vaisselle, faut bien ranger les couverts, les classer dans les boites, le matin, faut pas se tromper de place parce qu'après c'est tout de suite plus compliqué quand on veut les ressortir pour mettre le couvert pour manger, et puis faut ranger les assiettes par piles de couleur et tailles de grandeur, là faut faire attention parce que c'est fragile, faut pas les ébrécher les assiettes, surtout le matin quand on se lève tard, on n'a pas besoin d'assiette, on les range quand même parce que ça peut servir pour le repas de midi,
c'est fragile une assiette mais pas autant qu'un verre, et les verres ça sert beaucoup plus le matin alors je vais en garder un, je vais le mettre de côté et je vais l'oublier un moment et quand je le retrouverai je serai content je pourrai me servir de ce verre,
mais là je pense à rien d'autre qu'à vider le lave-vaisselle,
faut rester concentré,
après je pense que je prendrai un petit café,
dans une petite tasse,
avec une petite cuillère et un gros sucre,
faut que je les mette de côté,
et puis après je ne sais pas encore,
peut-être que je plierai des serviettes en papier,
c'est ça je vais plier des serviettes en papier,
et puis peut-être que je vais éplucher quelques légumes,
des carottes, des pommes de terre, un navet ou deux,
les asperges surgelées par contre ça s'épluche pas c'est déjà fait,
puis après je sais pas
je passerai peut-être l'aspirateur,
peut-être,
mais je ne sais pas,
je sais pas ce que je ferai,
c'est le vide,
c'est le trou noir,
c'est l'avenir,
c'est le gros trou noir dans ma tasse de café,
que je vais tourner avec ma cuillère,
ma cuillère à café dans son gros trou noir.
Après je sais pas.

mardi, décembre 27, 2005

J'ai que des images à la con.

lundi, décembre 26, 2005

J'ai pas d'images.
J'ai pas d'images pour dire ce que je veux dire.
Les images, elles disent exactement ce qu'elles disent.
Mais moi j'ai pas d'images.
J'ai pas d'images pour dire ce que je veux dire,
parce que j'ai rien à dire.
Alors bien sûr,
bien sûr,
je pourrais trouver une image qui n'a rien à dire,
une belle image qui ne dit rien à personne,
ou une image qui ne veut rien dire,
mais ce ne serait pas mon image qui ne sait pas ce qu'elle veut dire comme image parce qu'elle n'aurait strictement rien à dire, comme moi,
elle dirait toujours quelque chose cette image,
malgré elle,
même si je la vidais de ce qu'elle veut dire,
de tout ce qu'elle veut dire,
même si je la vidais de son image, de son image d'image qui ne veut rien dire du tout et qui ne dit rien à personne,
ça serait une image qui gonfle, qui gonfle au fur et à mesure,
comme ça,
une image qui gonfle drôlement,
une image qui ne veut rien dire et qui dirait qu'elle ne veut rien dire,
une image d'image qui ne veut rien dire,
une belle image,
une très belle image,
une belle image qui aimerait se faire regarder comme image,
se faire mirodorer comme ça
comme une image,
comme une image qui veut pas dire mais qui dit quand même,
mais qui dit quand même comme image qui ne veut rien dire,
une image à la con ouais,
une putain d'image à la con ouais,
une image débile à la con ouais,
parce que ce serait une image qui se prendrait pas pour une image,
ce serait une image qui croit qu'elle ne veut rien dire du tout,
comme image,
une image qui parle pas,
à personne,
qui ne dit rien mais rien du tout à personne,
alors que comme toutes les images elle dit quelque chose,
forcément,
même si elle ne dit rien,
et même si elle ne veut rien dire,
ce serait une image qui se prendrait pas pour une image,
mais qui voudrait dire comme une image qu'elle n'a rien à dire comme image,
comme image qui n'a rien à dire,
alors elle resterait comme ça,
comme une image,
comme une image à la con,
comme une image débile à la con,
une image d'image qui ne serait pas une image,
et qui le montrerait en tant qu'image,
qu'elle n'est pas une image qui se prend pour une image qui ne veut rien dire,
et rien dire du tout,
et qui ne dit rien parce qu'elle n'a rien à dire sur rien,
alors moi
je la regarderais aussi cette image à la con,
et je la trouverais belle,
je la trouverais très belle parce qu'elle ne voudrait rien dire,
et qu'elle dirait exactement qu'elle n'a rien à dire sur rien.

J'ai pas d'images.

jeudi, décembre 22, 2005

Il faudrait savoir qui commande ici.

mercredi, décembre 14, 2005

Après, je suis parti.
Avec ma voiture, je suis parti.
Je suis allé dans un autre magasin, et j'ai acheté des planches.
J'ai acheté plein de planches et puis je suis rentré chez moi avec mes planches dans ma voiture pour les mettre chez moi.
C'est drôle une planche c'est tout plat c'est complètement plat c'est presque tout lisse on a l'impression que c'est tout lisse on a l'impression que c'est tout plat,
et puis en fait non,
quand on passe la main dessus en fait ce n'est pas lisse on s'aperçoit que ce n'est pas lisse
pas lisse du tout
pas tout à fait lisse pas exactement lisse
et puis du coup c'est pas bien droit non plus, pas complètement,
c'est un peu droit par endroits seulement,
une planche.
Mais c'est drôlement beau,
parce que ça paraît bien plat et bien lisse,
et puis bien droit aussi.

J'ai acheté plein de planches dans le magasin,
des planches bien plates,
pour rentrer chez moi.
Des planches bien droites aussi et puis bien lisses, pour les mettre chez moi.

Alors c'est drôlement beau dans ma voiture, ces planches à l'arrière de ma voiture qui dépassent du coffre parce que je rentre chez moi avec ma voiture et mes planches,
en arrivant je vais les poser contre un mur,
un mur bien plat lui aussi,
un mur bien droit et bien lisse lui aussi,
et puis je vais les regarder mes planches, comme ça, posées contre le mur à l'intérieur de ma maison,
et puis je ne vais plus les toucher,
je les laisserai là,
comme ça,
bien à plat comme ça contre le mur,
bien droites comme ça,
et puis
je ne les toucherai plus,
elles resteront contre le mur, mes planches,
pour être encore plus droites et encore plus lisses.

Et puis je repartirai avec ma voiture,
pour acheter encore des planches.

D'abord,
j'ai pris ma voiture,
et puis je suis allé au magasin.

J'ai acheté des pâtes et puis de la sauce tomate,
et de la viande hachée,
et puis je suis rentré chez moi.

J'ai tout fait chauffer,
j'ai tout fait cuire,
et puis j'ai mangé.

J'ai bien mangé.

samedi, décembre 10, 2005

J'ai vachement faim.

J'ai faim.

vendredi, décembre 09, 2005

Moi aussi,
je suis allé chez le coiffeur,
une idée comme ça,
j'ai pris rendez-vous par téléphone et puis je me suis rendu au salon de coiffure, et puis j'ai contemplé la devanture, et ensuite j'ai ouvert la porte pour rentrer,
on m'a accueilli, on m'a aidé à quitter mon manteau, on l'a mis sur un cintre et puis on l'a rangé avec d'autres manteaux et m'on m'a indiqué un fauteuil confortable et des magazines pour patienter et on m'a demandé d'attendre mon tour.
Alors je me suis assis et j'ai attendu mon tour.
Tout d'abord je n'ai pas lu les magazines, j'ai regardé à droite, et puis j'ai regardé dans les miroirs, tous les miroirs les effets des miroirs à l'intérieur du salon de coiffure,
et puis ensuite j'ai quand même ouvert un magazine pour lire le magazine et pour regarder les photos dedans,
et puis on est venu me chercher.
Je me suis assis face à face avec un miroir et on a commencé à me couper les cheveux,
avec des ciseaux,
je pouvais voir sans bouger la tête mes cheveux tomber par terre,
alors j'ai regardé mes cheveux tomber par terre,
comme ça,
de travers,
sans bouger la tête,
le coiffeur coupait mes cheveux
très vite avec ses ciseaux qui coupaient très vite eux aussi,
et mes cheveux tombaient par petits paquets par terre je les voyais tomber par petits paquets bien serrés,
ils tombaient lentement
et puis sur le sol ils faisaient encore des petits tas, des petits paquets de cheveux, des petits petits paquets comme ça qui étaient tombés de ma tête et qui étaient par terre,
je les voyais,
et par terre les petits paquets de cheveux petit à petit ils se délitaient,
comme ça en même temps qu'ils s'amoncelaient je les voyais qui se délitaient,
dans le miroir,
sans bouger la tête.
Mes cheveux par terre,
petit à petit ils se dispersaient,
ça je m'en suis rendu compte et j'ai trouvé que c'était bien j'ai trouvé que c'était normal que les touffes de cheveux se délitent une fois coupées de ma tête et tombées par terre dans le salon du coiffeur,
mes cheveux je les voyais comme ça qui se dispersaient dans le salon du coiffeur
qui se séparaient par petites touches,
en petits groupes,
en petits groupes de plus en plus petits,
de plus en plus petits jusqu'à se retrouver tout seuls,
un petit cheveux tout seul comme un con
comme ça au milieu des autres cheveux qui sont devenus eux aussi tout seuls comme des cons,
parce que les cheveux c'est des cons eux aussi,
et là je le voyais mon petit cheveux tout seul tombé de ma tête
tout seul complètement seul à faire un groupe à lui tout seul,
et j'me suis dit tant mieux,
c'est bien fait pour toi le petit cheveux,
t'avais qu'à pas être con,
et t'avais qu'à rester avec les autres cheveux de ma tête.
Et puis les ciseaux qui coupaient très vite se sont arrêtés,
pas tout d'un coup bien sûr,
d'abord ils ont ralenti et puis après ils se sont arrêtés,
peut-être à cause des petits cheveux tout seuls qui jonchaient le sol du salon du coiffeur,
et puis on m'a dit que c'était fini
et on m'a tendu un autre miroir pour voir le vide des petits cheveux qui n'étaient plus sur ma tête,
j'ai dit que c'était bien le vide sur ma tête et le cheveux par terre,
alors on m'a donné un coup de brosse pour faire tomber les derniers cheveux qui restaient alors qu'ils avaient été coupés par les ciseaux du coiffeur,
et puis j'ai payé avec ma carte,
on m'a rendu mon manteau,
et je suis parti en jetant un dernier coup d'oeil à mes petits cheveux que le balais du coiffeur rassemblait à nouveau,
pour les ramasser à la pelle,
évidemment,
et puis je suis vraiment sorti de chez le coiffeur.
C'était une bonne journée
je me suis dit.

jeudi, décembre 08, 2005

Moi aussi.

Hier, Jocelyne est allée chez le coiffeur.


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