beouf le blog: mai 2006

vendredi, mai 26, 2006

Je me demande si ça existe vraiment,
le mou,
les choses vraiment molles,
totalement molles,
je me réveille et je me demande si ça existe vraiment,
parce que mon lit,
par exemple,
c'est un lit mou, très mou pour dormir,
pour bien dormir,
mais pas complètement mou non plus, pour éviter de s'engouffrer dedans, pour éviter de sombrer complètement dans le mou du matelas, dans le mou mou du matelas et d'y rester, d'y rester complètement,
en fait, je me demande si ça existe un truc vraiment mou,
mou de bout en bout,
complètement mou,
même mon matelas il est un peu dur,
pour mieux dormir justement,
mou et dur,
mais pas complètement mou,
le jus de viande non plus c'est pas mou,
c'est plus mou,
c'est liquide,
et moi j'aime pas le liquide j'aime le mou, le tout mou complètement mou qui coule pas qui reste mou de bout en bout,
qui se désagrège pas non plus,
qui reste mou tout mou,
c'est pour ça par exemple que j'aime bien la semoule,
parce que la semoule c'est peut-être un truc vraiment mou,
mou,
mou mou,
mou mou mou,
mou mou mou mou...
et qui gonfle en se ramollissant,
pas comme le jus de viande, ni comme les matelas,
mais un peu comme de la littérature molle,
un truc qui devient vraiment mou si on le laisse comme ça, si on le laisse gonfler comme ça, qui devient comme une énorme pâte, une grosse pâte toute molle, indéfinie, toute compacte, toute comme ça, toute
et à partir de petits grains tout durs au départ,
plein de petits grains,
tout cons d'être tout durs,
tout cons d'être comme ça séparés, tout durs, pétrifiés sur eux-mêmes dans leur petit sachet de semoule, tout nigauds compactés, semoulés comme des grains,
rigides et compacts,
serrés,
bien compacts,
alors qu'ils sont faits pour devenir tout mous,
complètement mous si on les oublie un peu, si on les oublie beaucoup, si on les laisse devenir tout mous comme ça, tout complètement tout mous,
complètement pâte,
plus durs du tout,
comme le sachet qui reste dur ou le grain, le petit grain qui reste dur accroché à la casserole qui reste dure, qui ne veut pas devenir molle, qui reste bien dure pour garder sa fonction de casserole dure qui reste dure malgré les trucs qui deviennent mous,
ce qui n'a rien à voir avec les trucs qu'on vend tout mou, certifiés bien mous à l'achat, mais qui ont encore plein de trucs durs dedans,
c'est tout le problème avec le mou,
savoir si c'est complètement mou ou pas,
parce que le dur c'est pas pareil,
le dur, même plus ou moins dur, reste dur,
reste franchement dur,
tandis que le mou,
le mou mou,
le mou vraiment mou,
le complètement mou, le mou qui reste mou complètement mou mais compact de son mou,
le mou qui n'a plus rien de dur,
le mou qui se laisse complètement aller au mou, le mou qui coule et qui colle, le mou qui désagrège,
le mou pas dur en fait,
le mou qui fait pas ciment, qui reste mou,
le mou du matelas pour dormir qui serait vraiment mou,
le mou dur tout mou du mou,
comme le mou de la semoule,
comme le mou de la semoule qui resterait complètement semoule toute molle toute comme ça faite de trucs durs complètement mous alors,
c'est mou comme de la littérature qui ne serait pas dure,
et qui se confondrait avec de la semoule,
parce qu'elle serait vraiment molle,
complètement molle,
toute molle.

vendredi, mai 12, 2006

J'ai envie de me coucher.
Et la plupart du temps,
quand j'ai envie de me coucher,
je vais me coucher.

lundi, mai 08, 2006

Fini le corned-beef, demain : viandox.

La littérature molle,
ça s'opposerait pas vraiment à la littérature dure,
par exemple,
ou à ce qui serait une littérature dure,
comme on dirait aussi de la littérature "semi-molle" ou "semi-dure",
ou même entre les deux,
avec différents paliers,
la littérature molle
ce serait vraiment de la littérature molle,
complètement molle,
du flan,
du vrai flan au quotidien,
dans un quotidien complètement flan,
parce qu'il n'y a pas que la littérature molle qui soit molle,
parce que si on veut tout est mou,
tout peut devenir mou,
complètement mou,
même un boeuf c'est mou si on veut,
c'est tout mou,
c'est mou comme du flan,
exactement comme un boeuf qui serait du flan,
qui serait comme de la littérature molle,
toute molle comme un boeuf qui serait du flan,
qui serait comme de la littérature,
toute molle au quotidien,
et tout, comme ça, tout pourrait devenir mou,
devenir tout mou,
et d'être tout mou comme la littérature molle,
comme la littérature molle du flan,
d'être tout mou en petites barquettes dures ou en grosses boites dures aussi,
ça permet de glisser partout,
comme ça,
tout mou,
quand on est plus contenu par les bords de la boite de flan,
parce qu'il faut des bords pour faire du flan,
et des bords "semi-durs" ou "semi-mous"
pour contenir le flan du quotidien,
le flan quotidien,
le flan quotidien d'un petit boeuf tout mou dans sa boite,
qui serait comme tout,
dans une boite,
une petite boite dure ou une grosse barquette à bords "semi-durs",
pour dégouliner de la boite,
juste au niveau des bordures,
et glisser comme ça,
se laisser glisser comme du flan,
sur les bords
de la petite boite dure ou de la grosse barquette "semi-molle",
qui est plus dure que la littérature du flan,
pour pouvoir la contenir,
parce que la propriété de la littérature molle,
c'est de se répandre,
c'est de déborder les bords durs,
et de glisser dans le quotidien,
comme du flan,
et se répandre toute molle,
comme ça,
toute molle sur la table,
exactement comme une chose molle,
exactement comme une chose molle peut se répandre,
peut déborder, peut glisser,
en dehors des bords durs,
dans le quotidien des choses molles,
et même dans le quotidien des choses dures,
commes les boites ou les barquettes qui contiennent les choses molles,
mais qui restent dures,
même si au fond elles sont un peu molles aussi,
même si en fin de compte elles sont un peu flan elles aussi,
jamais complètement dures,
toujours un peu "semi-molles" sur les bords,
même un peu,
même un tout petit peu,
comme n'importe quelle boite de flan,
comme n'importe quelle boite de flan qui se sentirait gagnée par le flan,
de l'intérieur,
qui se sentirait devenir flan à son tour,
comme de la littérature molle,
et à devenir comme ça toute mollasse,
le boite du flan,
elle se sentirait partir,
elle se verrait se répandre et glisser,
comme ça glisser avec le flan hors d'elle-même,
elle ne se sentirait plus boite,
ou alors boite molle,
comme tout,
comme toutes les choses molles,
et comme toutes les choses "semi-molles" ou "semi-dures",
et même comme toutes les choses dures qui sont molles,
sans savoir qu'elles sont molles,
parce que tout est flan,
comme du flan,
exactement comme du flan est flan,
dans sa grosse boite de flan,
dans sa grosse boite de littérature molle,
qui se répand dans le quotidien.


statistiques