beouf le blog

lundi, juillet 24, 2006

Y a un trou devant moi,
un gros trou,
un trou tout vide,
absolument tout vide à force d'être trou,
un trou devant moi,
un trou peut-être pas si gros que ça,
en fait,
pas un petit trou non plus,
un trou normal,
un trou tout à fait ordinaire,
devant moi,
juste à mes pieds,
une espèce d'ornière quoi,
en un peu plus gros, un peu plus travaillé peut-être,
un peu plus,
comme un nid de poule,
mais alors un gros nid de poule ou un nid de grosse poule,
juste devant moi,
comme pour tomber dedans,
pas gros mais un peu,
un trou normal,
comme un trou qu'on a devant les pieds quand on marche,
un trou,
et si je mets un liner dans le trou que j'ai devant moi je me fais une petite piscine au lieu d'un nid de poule,
comme un trou noir mais tout bleu,
pour mieux baigner dans le monde extérieur,
dans le monde extérieur du trou noir,
un monde extérieur à débord,
comme un trou,
un monde extérieur auto-portant, avec pompe et circuit,
un joli trou bleu,
pas bien gros,
sur mesure,
avec pompe à chaleur éco pour régulariser les flux,
pour mieux gérer la température du monde extérieur et bien baigner dans le trou,
le joli trou noir juste à mes pieds,
un trou tout noir devenu tout bleu,
tout fluide,
tout liquide,
tellement liquide que j'oublie le monde extérieur au trou noir devenu tout bleu,
le monde extérieur à débord,
comme un nid de poule,
exactement comme un nid de poule est une piscine à débord,
comme le trou que j'ai devant les pieds,
qui est un gros nid de poule,
un gros nid normal de poules normales,
comme les poules sont normales,
et comme les gros nids sont normaux,
normaux comme des trous,
qui forment le monde extérieur comme autant de nids de poule en batterie,
de nids de poule bleus en batterie,
comme celui que j'ai à mes pieds,
juste devant moi,
bien bleu,
bien noir.


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